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La Péritonite Infectieuse Féline (PIF)

La Péritonite Infectieuse Féline (PIF)

Le 24 mars 2016

La Péritonite Infectieuse Féline (PIF)

La PIF est une maladie progressive, fatale, spécifique aux chats.

Deux formes sont décrites.

La forme dite «humide» se caractérise par une accumulation de liquide dans les grandes cavités du corps (thorax, abdomen).
Dans la forme «sèche», il s’agit de lésions granulomateuses (nodules inflammatoires disséminés dans l’organisme, en particulier dans le système nerveux et les yeux).

Quelle est la cause de la PIF?

La PIF est une maladie virale causée par un coronavirus appelée FCOV (Feline coronavirus). Deux types de
coronavirus sont décrits chez le chat. Une forme responsable de diarrhée qui reste contenue dans le système
digestif et l’autre forme responsable de la PIF. Les coronavirus sont des virus à ARN très labiles, capables de
s’adapter par de multiples mutations à leur environnement. De ce fait, ils sont redoutables car il est difficile de
trouver un traitement ou un vaccin adapté.

Comment les chats se contaminent?

Le coronavirus félin dans sa forme bénigne est extrêmement fréquent. 75% des chats d’élevage sont porteurs
avec de fortes incidences dans les chatteries de gros volume. Le FCoV est détecté chez près de 25% des chats
de particuliers. Les chats se contaminent par voie orale en contact direct avec des selles contaminées. Le virus
se multiplie alors dans les tissus oropharyngés puis dans les entérocytes (cellules de la paroi intestinale). La
contamination passe en général inaperçue mais peut se traduire parfois par un passage diarrhéique.
Le FCoV est capable de muter dans l’organisme du chat pour la forme responsable de la PIF. Selon certains
études, 1 chat sur 10 infecté par le FCOV développera une PIF au cours de sa vie.
Classiquement, les chats malades ont entre 6 mois et 2 ans. Les individus plus âgés (plus de 13 ans) sont
également plus exposés. Le taux de mortalité liée à la PIF est de 1 pour 5000 chats pour les chats de particulier
contre 5 pour 100 pour les chats élevés en collectivité. Les élevages et surtout les grandes structures ont donc un
risque plus élevé.

Il existerait également un effet saison. On note davantage de PIF à certains moments de l’année (Printemps et
Automne).

Tout élément pouvant générer un stress est potentiellement déclencheur de la mutation du coronavirus. Ce peut
être une gestation, une chirurgie, le sevrage, l’adoption…

Quels sont les signes de PIF

Une forte fièvre est généralement décrite ainsi que de la fatigue, une perte d’appétit et parfois de la diarrhée.
Dans la forme humide, le liquide s’accumule dans 75% des cas dans l’abdomen contre 25% dans la cavité
thoracique. Lorsque le liquide se collecte dans le thorax, on observe des difficultés respiratoires. Le virus envahit
très souvent le foie ce qui se traduit par des ictères (ou jaunisse).

Dans la forme sèche, les signes cliniques dépendent de l’organe intéressé par la formation des granulomes. Il
s’agit souvent du foie, des ganglions drainant l’intestin, des reins. Les granulomes peuvent également affectés le
système nerveux. On note alors des signes neurologiques (changement de comportement, désorientation,
convulsions…). Les yeux peuvent aussi être atteints (changement de couleur de l’iris, perte de la vue…)

La forme sèche évolue classiquement en forme humide.

Comment diagnostiquer la maladie?

La forme humide est plus facile à diagnostiquer grâce à la présence de liquide pouvant être analysé. Le virus est
alors détecté directement dans le liquide. Concernant les granulomes, il est nécessaire d’analyser
histologiquement ces derniers afin de confirmer la présence du virus et donc la maladie dans sa forme sèche.

Quel est le traitement?

A ce jour, aucun traitement efficace n’existe. La cortisone et certains immunosuppresseurs peuvent permettre de
limiter la réplication du virus et de prolonger la vie du chat malade dans de bonnes conditions. Les antiviraux sont
efficaces in vitro mais pas in vivo.
Certaines études très controversées montreraient un effet de l’interféron sur la multiplication du virus. Ce
traitement est cher et ses effets peu concluants.

Comment prévenir la PIF?

Le FCoV étant contenu dans les selles, il est nécessaire de nettoyer et de désinfecter tous les jours le bac à
litière. Multiplier les litières, l’idéal étant autant de litières que de chats. Eloigner la litière de la nourriture.
En cas d’introduction d’un nouveau chat, éviter de le mettre en contact immédiatement avec les autres chats.
Lors des mises bas, séparer les femelles et leur portée du reste des chats 15 jours avant la naissance et jusqu’au
sevrage.

Un vaccin existe. Il ne peut être réalisé que sur des chatons de plus de 16 semaines alors que l’infection par le
virus se fait en général beaucoup plus tôt dans la vie des chatons. Son intérêt semble donc très limité.

Docteur Isabelle Pasquet

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